Solen, la start-up parisienne qui pourrait révolutionner le marché immobilier de la vente et de la location

Mis à jour le 02.12.19
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À partir d'une simple photo prise depuis une fenêtre, cette application mobile permet de mesurer la luminosité et l'ensoleillement d'une maison ou d'un appartement. Elle aide ainsi les particuliers à se projeter dans leur futur logement.

Une communauté ensoleillée

« L’idée nous est venue en cherchant des terrasses ensoleillées », raconte Clément Henry, un des trois cofondateurs de la start-up. Les trois ingénieurs, qui se sont rencontrés pendant leur cursus en école de commerce, créent d’abord Sunspot.

 

Sunspot permettait aux utilisateurs (appelés "sunspoteurs") de connaître le degré de luminosité d’un lieu en tapant son adresse. Pratique pour trouver la terasse la plus chaude de Paris en hiver ! Chacun pouvait aussi poster des photos, à partir desquelles la société déduisait la qualité de l’ensoleillement.
« Notre conviction est que le degré de lumière et d’ensoleillement d’un lieu agit directement et fortement sur la santé et l’humeur de ses occupants », poursuit Clément Henry

Sunspot ne trouvera pas de modèle économique. Ni les utilisateurs, ni les cafetiers ne sont prêts à payer pour la consulter. Mais les trois créateurs de l’appli décident de la transposer dans l’immobilier. Avec succès. Plusieurs franchises immobilières adoptent l'idée et équipent l'ensemble de leurs agences.

Cap sur un marché en béton : l'immobilier

"Appartement ensoleillé, belle luminosité". Les annonces immobilières ont beau le préciser, il est souvent difficile de vérifier en une ou deux visites le degré d'ensoleillement de son futur logement, surtout si la météo est capricieuse ce jour-là. C'est pourtant, d'après de nombreux sondages, l'un des principaux critères de choix d'un bien après le prix et la localisation. Alors pour aider les particuliers à se décider, la start-up Solen a lancé une application qui permet de mesurer le nombre d'heures d'ensoleillement, la luminosité naturelle et la qualité de la lumière.

Concrètement, à partir de photos prises depuis la fenêtre, Solen est capable de simuler l'ensoleillement et la luminosité potentielle d'une chambre, d'un salon ou d'une cuisine, en tenant compte du vis-à-vis, de l'environnement extérieur et des différents obstacles. L'application envoie automatiquement les clichés aux serveurs de Solen, qui les traitent grâce à un algorithme combinant astrophysique, optique (l'application s'adapte à la focale de chaque téléphone) et traitement d'images.

Certificats de luminosité

Cet outil s'adresse pour l'instant aux agences immobilières (environ 600 l'utilisent aujourd'hui) ainsi qu'aux promoteurs. "C'est un service supplémentaire qui leur permet de se différencier et d'avoir un argumentaire pour mieux valoriser un appartement s'il est lumineux, ou d'ajuster son prix s'il l'est moins", explique Clément Henry, fondateur de Solen. Pour l'utiliser, il leur suffit de prendre un certain nombre de mesures avec leur téléphone. Et à l'issue de ce protocole, qui ne dure que quelques minutes, Solen leur délivre un "certificat de luminosité".

Il s'agit d'un rapport détaillé que les professionnels peuvent présenter à leurs clients (futurs acheteurs et locataires) afin qu'ils visualisent en un clin d'œil l'ensoleillement direct, c'est-à-dire le nombre d'heures pendant lesquelles le soleil va pénétrer dans la pièce, ainsi que la luminosité naturelle (celle qui éclaire le logement sans lumière artificielle). Il est même possible de consulter ces données pour chaque mois et chaque saison de l'année, et de les comparer avec la moyenne de la ville dans laquelle se trouve le bien.

L'indicateur de référence ?

"Ces certificats permettent par exemple de valoriser un appartement orienté plein nord, pas forcément ensoleillé mais qui bénéficie d'une bonne luminosité grâce à une importante baie vitrée et l'absence de vis-à-vis", précise le dirigeant. Une prestation que Solen facture 49 euros hors taxe par certificat.

Depuis sa création, la société parisienne a connu une forte croissance. Née il y a à peine deux ans, la start-up emploie aujourd’hui une dizaine de personnes et prévoit de doubler ses effectifs en 2018. Elle vient d'annoncer une première levée de fonds de 600.000 euros afin d'accélérer son expansion en France et à l’international.

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